Pourquoi l’avenir de l’éducation est-il plus prometteur qu’il n’y parait?

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Vous êtes-vous demandé pourquoi la croissance du secteur de l’éducation n’avait pas suivi celle des secteurs de l’information et des communications? Après tout, l’éducation n’est-elle pas une fonction aussi essentielle à l’activité humaine que les deux autres? Évidemment qu’elle l’est. Il y a juste à considérer qu’il nous en coûte entre trente-et-quarante mille dollars par année pour la formation d’un étudiant universitaire. Au total, c’est 20 milliards de dollars de dépenses brutes qui va annuellement aux réseaux d’enseignement du Québec. Une somme qui ne tient pas compte par ailleurs de la formation qui se fait dans les entreprises. Or, pourquoi un tel plafonnement et un tel climat de morosité affligent-ils le secteur de l’éducation depuis si longtemps?

A priori, on serait tenté de croire que le marché de l’éducation a atteint un point de saturation. Certains ajouteront que le secteur n’est plus la priorité qu’il était. Pour ceux qui seraient d’accord avec ces deux énoncés, détrompez-vous. Le secteur de l’éducation est plus prioritaire qu’il n’a jamais été. À tel point qu’il pourrait enregistrer une forte croissance au cours de la prochaine décennie. Mais, il faudra faire attention, car cette croissance ne sera pas généralisée et ne se fera sans heurts. S’il veut croître, notre système d’éducation devra se soumettre à une refonte majeure. Ceux qui sauront surfer habilement sur cette vague de transformation profiteront d’opportunités en or. Tandis que ceux qui ne parviendront pas à se positionner correctement seront happés par celle-ci.

Télécoms et éducation: Une comparaison utile

Afin de comprendre ce qui attend le secteur de l’éducation, je crois utile de tracer un parallèle avec l’évolution qu’a connue le secteur des télécommunications. La comparaison peut sembler anodine, mais les deux secteurs ont plusieurs points en commun. Tous deux furent des services publics à l’origine. Des services organisés sous la forme de monopoles publics réglementés, sans concurrence directe. Leur croissance a longtemps été tributaire de l’état de l’économie et du pouvoir d’achat d’une clientèle captive. Et comme nous le verrons plus loin, d’autres caractéristiques convergent.

L’écart entre les deux secteurs s’est creusé à partir des années 80, alors que le secteur des télécoms a connu une impressionnante poussée de croissance tandis que les dépenses dans l’éducation ont relativement stagné. Pourquoi?

Facteurs de croissance des télécoms

La croissance du secteur des télécoms observée à partir de cette période s’explique en gros par la conjugaison des six facteurs suivants:

  • Des avancées technologiques majeures. À partir de la fin des années 70, nous sommes passés à une croissance rapide dans le secteur en raison de bonds technologiques prodigieux. Il y eut d’abord l’arrivée des terminaux permettant le transfert de données analogiques. Puis, le passage à la technologie numérique a fait exploser l’utilisation des réseaux de données parmi les entreprises. Ont suivi, l’explosion du marché des ordinateurs, le développement exponentiel du réseau internet, l’avènement de la téléphonie IP, la multiplication des périphériques intelligents comme les technologies portables et embarquées, l’essor des applications intelligentes, le développement des réseaux transactionnel et des réseaux sociaux ont maintenu une croissance phénoménale.
  • Développement accéléré d’une offre de produits et services à haute valeur ajoutée. Les avancées technologiques précédentes ont permis à la fois aux entreprises du secteur d’élargir considérablement leur offre de produits et services, d’accroitre leur clientèle et d’augmenter leurs revenus à la faveur d’une offre à très haute valeur ajoutée. Il est difficile en effet de résister à une proposition de valeur justifiant la connexion en masse des clientèles à des réseaux leur permettant d’augmenter considérablement leur productivité et leur compétitivité, de réaliser des économies importantes, de mieux vendre, de mieux communiquer, de mieux divertir, de mieux informer, de mieux se faire connaître, de s’affilier et réseauter, et de transiger plus efficacement. Difficile aussi de ne pas connaître une croissance fulgurante quand on parvient à offrir une proposition de valeur qui va chercher simultanément le marché grand public et ceux des institutions et des entreprises.
  • Une économique favorable à la croissance. La croissance du secteur n’aurait pas été aussi forte si les développements précédents n’avaient pas permis aux entreprises du secteur de réaliser d’importantes économies d’échelle et d’envergure au niveau de leurs réseaux d’affaires et grand public, ainsi d’offrir des tarifs suffisamment bas pour créer un tel engouement. Le fait de multiplier les applications-vedettes à un coût incrémental relativement faible allait en effet s’avérer un facteur déterminant de rentabilité et de croissance.
  • Formation du capital. La combinaison favorable des facteurs précédents créa par ailleurs un environnement parfait pour attirer le capital et générer des projets toujours plus ambitieux et transformateurs qui allaient à leur tour accélérer l’innovation et la forte croissance du secteur. Jamais a-t-on vu un secteur amasser autant de capitaux et susciter un tel intérêt parmi les investisseurs désireux de profiter du passage à l’ère de l’information et des communications. La seule exception fut peut-être celle du secteur pétrolier au début du siècle dernier.
  • Privatisation et concurrence. Cela dit, cette effervescence de marché n’aurait jamais été possible si l’on n’avait pas ouvert le secteur à la concurrence. Pourquoi ? Parce qu’il aurait été impossible pour une seule entreprise, aussi réputée soit-elle, d’arbitrer d’une manière aussi dynamique, sensée, profitable et responsable les milliers de décisions financières, technologiques, et stratégiques qui durent être prises durant cette période. Jamais un bloc aussi monolithique que Bell n’aurait pu générer un tel niveau d’innovation et un intérêt aussi massif de la part des investisseurs. Jamais un monopole public aux réflexes typiquement phagocytaires n’aurait donné la chance à autant d’entrepreneurs, de visionnaires, de gestionnaires et de développeurs de faire leurs preuves et faire ainsi avancer le secteur à un rythme aussi franc. Au lieu, l’on aurait étouffé bon nombre d’initiatives qui n’auraient jamais donné les résultats spectaculaires que nous avons connus. Plusieurs de ces initiatives ou de ces gens auraient été emportés par des jeux politiques et des processus d’affaires sophistiqués, mais peu propices à l’initiative, au risque et à l’innovation. Aucun monopole ou oligopole réglementés n’aurait pu générer un tel rythme de changements majeurs au niveau des réseaux, des infrastructures, des équipements, des fournisseurs, des périphériques, de l’offre de produits et services, de la force de travail et des décisions stratégiques. Ils auraient encore moins été capables de s’adapter aussi volontairement à l’évolution rapide des besoins des clientèles. Au contraire, la tendance aurait été davantage d’imposer leur propre rythme de changement plutôt que de devoir à s’adapter à celui-ci des clients et de compétiteurs plus innovateurs.
  • La mondialisation. D’ailleurs, si nous n’avions pas mis fin au monopole de Bell et favoriser la concurrence, sans doute que le Canada n’aurait jamais réussi à devenir une des leaders mondiaux dans le domaine des télécommunications. Nous n’aurions probablement pas réussi à développer au Québec des grappes industrielles aussi fortes dans les télécoms et les domaines connexes comme ceux de  la microélectronique et des nouveaux médias. Si l’on avait tardé à agir du côté du gouvernement, sans doute nous n’aurions pas pu permettre à des sociétés d’envergure d’exister et d’offrir encore des dizaines de milliers d’emplois à haute valeur ajoutée qui seront à la base de notre repositionnement futur. Ce secteur n’aurait pas contribué comme il l’a fait à nous à rendre plus productifs et plus compétitifs au plan économique. Ce secteur n’aurait pu essaimer autant au niveau de l’innovation, de l’entrepreneuriat, de la formation du capital de risque et des expertises de pointe qui ont filtré depuis dans nos industries de pointe. Enfin, on n’aurait pas pu conserver chez nous et sous notre contrôle une partie importante la richesse colossale qui a été créée. Et ce, malgré que cette croissance a donné lieu à des pertes d’emplois importantes, à des développements débridés, à des bourdes stratégiques, à d’impressionnantes radiations d’actifs, voire la disparition de joueurs dominants devenus rapidement obsolètes.

Facteurs de stagnation en éducation

Pendant ce temps, le secteur de l’éducation a plutôt stagné. Les principales raisons pour expliquer cette stagnation sont les suivantes:

  • Pas d’avancées technologiques majeures. Contrairement à son homologue des télécommunications, le secteur de l’éducation n’a pas réussi durant cette période à internaliser des avancées importantes dans ses processus clés tels le développement, la distribution, l’assimilation des apprentissages ainsi que la gestion des ressources destinées aux processus précédents. Au contraire, malgré un apport complémentaire, la poussée technologique enregistrée dans les secteurs connexes comme l’informatique et les communications a somme toute minée l’aura et la croissance propre au système d’éducation. Certes, le secteur a profité de nouveaux outils pour rafraîchir ses approches, mais du coup cela a permis à des clientèles potentielles d’être plus autodidactes ou même de compléter leur besoin de formation à la périphérie du système actuel.
  • Pas de oomph au niveau de l’offre. Contrairement au secteur des télécoms, le secteur de l’éducation s’est trouvé incapable de renouveler son offre de produits et services, d’élargir sa clientèle et d’augmenter les besoins desservis sans cannibaliser les ressources consacrées ailleurs. Au risque de généraliser, la proposition de valeur de l’ensemble du secteur a peu ou pas progressé. Hormis l’arrivée de nouveaux programmes spécialisés requis par des industries de pointe influentes (ingénierie et aérospatiale), les nombreuses rigidités d’adaptation du système et les contraintes financières ont plutôt freiné l’évolution de l’offre. Le secteur n’a pas développé de nouvelles clientèles. Du moins, pas comme il aurait pu le faire en capturant par exemple le marché lucratif de la formation en entreprises. Pour des raisons évidentes, ces dernières lui ont préféré la flexibilité, les méthodes et le personnel spécialisé et entièrement dédié du secteur privé.
  • Une économique peu porteuse de croissance. Contrairement au secteur des télécommunications, le secteur de l’éducation n’a pas été en mesure d’inverser une pyramide de coûts qui pénalise lourdement les services de première ligne et par le fait même la croissance du secteur. On n’a pu diminuer le poids relatif des immobilisations et des ressources humaines qui n’offrent désormais aucune économie d’échelle qu’ils seraient possible d’aller chercher sans diminuer la qualité des apprentissages et les services. On est ainsi demeuré prisonnier d’une structure de coûts qui concentre à peine 20% des dépenses en faveur des services de première ligne. Le reste étant constitué des charges pour les immobilisations, les activités de soutien et de gestion.
  • Une gestion publique encarcanée. Contrairement au secteur des télécoms, le secteur de l’éducation n’a pu profiter de l’arrivée de nouveaux joueurs plus performants dévolus à tout faire pour rivaliser d’ingéniosité et d’autres moyens pour faire avancer les choses. On a maintenu son monopole public et sa gouvernance aussi politiquement instable que déficiente par sa nature. Le secteur est resté encarcané dans un système de contraintes politiques, syndicales, bureaucratiques évidemment peu propices aux changements, à l’innovation et à la croissance. Le secteur a continué d’être soumis à un ministère centralisateur préoccupé enclin à réformer sans se réformer et incapable de faire autre chose que d’imposer sa volonté au marché plutôt que l’inverse. Le secteur a eu à vivre de promesses financières non tenues de la part d’un gouvernement disposant de moyens sans cesse plus limités et aux prises avec une majorité politique vieillissante davantage préoccupée par la santé et la sécurité de ses revenus que par l’éducation des plus jeunes. Il faut dire aussi qu’avec l’agitation, les contestations, les grèves, les revendications syndicales et les sempiternelles demandes d’accroissement de budget, en plus des dépenses brutes de 20 milliards de dollars par année, le gouvernement était dans son droit de demander des compressions. D’autant que le secteur n’a rien montré comme transformation et proposition de valeur dignes de mention depuis longtemps. Au lieu, la gouverne du secteur n’a pu faire mieux que de continuer à évoluer au gré des décisions de professeurs gestionnaires ayant grandi dans un système en vase clos. Il n’a pu s’affranchir de l’action syndicale et du poids de ses hiérarchies séculaires défendant des principes d’ancienneté, d’indépendance académique et de liberté de recherche étant toutes de nature à garder le système dans un béton organisationnel peu propice au changement et à l’innovation.
  • Dégénérescence organisationnelle et culture de l’uniformité. Contrairement au rythme effréné des changements de joueurs et d’organisations auquel nous avons assisté dans le secteur des télécoms, l’organisation du secteur a subi les affres du vieillissement et de la dégénérescence. La protection des acquis des uns et les mécanismes de défense des autres ont littéralement soudé la colonne vertébrale du système en plusieurs endroits, les privant ainsi de réflexes et de réactions qui leur auraient mieux permis de mieux s’adapter à leur environnement et ainsi croître. Le secteur a plutôt fait dans l’immobilisme. On a étiré la recette. On a laissé les actifs se dégrader. On a codifié et intensifié les tâches. On a multiplié les rôles de second rang pour les nouveaux arrivants. On a alourdi la structure de gestion au détriment des activités de première ligne pensant améliorer les choses. Au lieu d’accommoder le changement, les réflexes phagocytaires d’une structure vieillissante ont tenu à distance les acteurs du changement, tant à l’interne qu’à l’externe. On a préféré reconduire ad nauseam des processus d’affaires lourds et inspirés de théories du changement qui n’en étaient pas, puisque pondues la plupart du temps par des écoles de gestion publique et scolaire n’ayant elle-même pas fait le saut nécessaire. Même si le milieu de l’éducation se veut un moteur du changement et que sa mission consiste en grande partie à puiser et à répliquer ce qu’il y a de mieux comme approches développées par les divers acteurs de changements parmi nos gens, nos entreprises et ce qui se fait de mieux ailleurs, l’on a malheureusement continué d’opter de manière générale, à évoluer en silo. Au lieu d’adopter une approche organisationnelle dynamique pour répondre à l’évolution rapide des besoins des clientèles et des employeurs, on a continué de promouvoir une approche essentiellement académique et tourné vers la promotion pour des considérations internes. On a continué d’accorder la palme de la réussite à ceux se conformant le mieux à une culture de l’uniformité et de la conciliation. On a continué à faire grands cas de la réussite au plan académique, telle que reconnue par des pairs, plutôt qu’en fonction de l’appréciation et de la valeur réelle des extrants pour les étudiants, les employeurs et la société en général. Or, cette approche basée sur la primauté de l’offre a certes eu, comme dans bien d’autres secteurs, un effet négatif sur la demande et par le fait même la faible croissance du secteur.
  • Absence d’oomph économique et social. Enfin, contrairement au secteur des télécommunications et de l’information, le secteur de l’éducation n’a pas démontré un oomph économique et social qui aurait justifié une croissance des moyens mis à sa disposition par le gouvernement et les entreprises. Au contraire, tout au long de la période qui vient de s’écouler les critiques ont été de plus en plus nombreuses et parfois virulentes quant au rendement réel des investissements dans plusieurs composantes du système. À tel point qu’on parle de plus en plus d’une bulle éducative affectant plusieurs programmes et facettes du système. Une bulle éducative qui serait une cause directe dans le retard de diplomation, le décrochage scolaire et les problèmes d’adaptation des étudiants au marché du travail. Malgré que le recul de notre économie soit certes en cause, et qu’il ne faille pas minimiser des contributions extraordinaires, je crois que l’on peut aussi imputer la faiblesse des budgets de recherche de nos universités au fait que plusieurs des programmes des chercheurs n’arrivent pas à s’imposer aussi bien qu’ailleurs dans le monde en fonction des besoins des entreprises et d’autres pourvoyeurs de fonds autres que des organismes subventionnaires gouvernementaux. Sans doute que nos politiciens et la population en général auraient été mieux disposés à alimenter la croissance du secteur si l’on avait pu voir des changements aussi apparents au niveau de l’innovation, de la proposition de valeur et de changements significatifs dans l’utilisation des ressources que ce fut le cas dans d’autres secteurs comme celui des télécommunications. Cela aurait été d’autant plus facile que beaucoup de gens auraient été prêts à admettre que le Québec a besoin comme jamais de son secteur de l’éducation pour se repositionner.

En somme, quand on compare le secteur de l’éducation à celui des télécoms on comprend bien pourquoi le premier a stagné et pas le second. Nous sommes aux antipodes quant au niveau des avancées technologiques, du développement de produits, du modèle d’affaires, du degré de mobilisation des ressources et quant à l’attrait des clients et ceux qui sont prêts à investir pour développer les outils et les approches nécessaires. Il est clair aussi que le secteur n’a pas été aidé par sa difficulté à être gouverné et par le fait que son propriétaire dispose de peu de moyens sans cesse plus limités et qu’il donne toutes les indications que le secteur n’est plus aussi prioritaire.

Un futur prometteur

Maintenant que nous avons une meilleure idée des principales causes de retard du secteur de l’éducation, considérons maintenant les raisons pour lesquelles le secteur pourrait renouer avec une croissance digne de ce nom. Je vois cinq changements en cours qui vont fondamentalement changer la donne. Je les énumère brièvement ici et j’y reviendrai dans les prochaines parutions.

  1. Avancées technologiques majeures. Nous assistons actuellement à des développements technologiques majeurs au niveau du développement d’applications éducatives et des systèmes de distribution, d’assimilation et de gestion intégrée des apprentissages. Il en est de même du développement de systèmes de gestion des ressources consacrée aux diverses activités se rattachant aux processus précédents. Nous pensons que ces systèmes, qui amassent actuellement des centaines de millions en R et D et qui sont actuellement en déploiement sur des segments avancés, vont profondément modifier les façons de faire du secteur. L’économique, la qualité de l’offre, les dérivés technologiques de secteurs connexes en quête de marchés et les restrictions gouvernementales à l’échelle mondiale vont continuer d’alimenter une telle quête.
  1. Un marché applicatif éducatif mondial à haute valeur ajoutée. Pour les raisons précédentes, nous sommes aussi en train de voir se développer à un rythme accéléré un marché applicatif éducatif mondial. Un marché similaire aux écosystèmes applicatifs que sont ceux d’Apple, Google et Microsoft. Des entreprises incidemment qui comme bien d’autres ont le marché de l’éducation dans le collimateur, et certainement pas juste pour y écouler des tablettes électroniques. Ce qui est en cause c’est entre autres un marché duquel on verra émerger une suite ininterrompue d’applications et de contenus éducatifs innovateurs, attrayants, sophistiqués et mieux adaptés aux besoins des diverses clientèles. Plus que cela, ces applications et ces contenus seront offerts en lien avec des outils, des systèmes et des approches personnalisées permettant un meilleur encadrement et une meilleure assimilation des connaissances. Ces nouveaux systèmes, intégrés aux activités traditionnelles de première ligne, permettront aussi aux organisations du secteur de s’ouvrir à de nouvelles clientèles désireuses de parfaire leur éducation et d’altérer leur parcours professionnel et personnel. Ces systèmes plus flexibles permettront des parcours personnalisés plus rapides et offrant de meilleures chances de réussite. Le choix, la concurrence, l’obligation de se conformer à la demande, la nécessité de soutenir un niveau de satisfaction élevé conduiront les entreprises développant de tels contenus et applications à faire tout ce qui est possible pour générer des parcours mieux adaptés à la quête de productivité et de compétitivité de nos gens et de nos entreprises. Une quête qui a son tour va nous permettre d’améliorer notre position au classement mondial des nations. Un classement qui deviendra rapidement la norme par laquelle nous parviendrons à maintenir nos emplois, à payer nos programmes publics et à nous offrir un niveau de vie qui correspond à notre création de richesse.
  1. Inversion de la pyramide de coûts. Tout indique aussi que les changements précédents vont enfin nous permettre d’inverser la pyramide de coûts du secteur, augmenter sa rentabilité et attirer des investissements qui vont à leur tour accélérer croissance générée par les facteurs précédents. On pourra mieux calibrer l’utilisation des installations virtuelles et physiques. On pourra réaliser des économies d’échelle, d’envergure et de réseaux. On pourra réduire le poids relatif des activités secondaires et mieux concentrer les ressources humaines et techniques sur les activités de première ligne. La qualité de la formation, la rentabilité du secteur couplée avec un modèle financier dont les dépenses seront équilibrées entre les apprenants, les ressources du secteur, les contribuables et les entreprises, permettra au secteur d’arriver à une proposition de valeur nettement plus juste et avantageuse pour tous.
  1. Des joueurs plus performants. Tout cela fera en sorte que le gouvernement va réaliser assez vite qu’il est dans l’intérêt général l’importance d’ouvrir le secteur à la contribution de nouveaux acteurs. Ce faisant, on permettra à des joueurs plus performants d’entrer dans le secteur, d’innover, de faire preuve d’agilité, de mieux répondre aux besoins des clientèles et de remettre le financement du secteur sur une base solide sans pour autant que cela signifie que l’éducation coûtera plus cher ou qu’elle sera moins accessible ou qu’elle ne pourra pas être financé par l’État et les futurs employeurs.
  1. Mondialisation et oomph économique et social. L’on profitera aussi d’entreprises nées ici et œuvrant dans ce secteur pour prendre d’assaut ce marché mondial aussi colossal que stratégique pour notre futur. Qui plus est, en nous positionnant avantageusement sur cette prochaine vague de mondialisation, nous serons en mesure de nous doter d’un système d’éducation et de formation d’avant-garde qui nous aidera comme jamais à rendre nos gens plus compétents, autonomes, déterminés, entreprenants et aguerris dès leur entrée ou leur retour sur le marché du travail. Ce faisant, notre économie et notre niveau de vie s’en porteront mieux. Ainsi les 15 à 20 milliards que nous mettons dans l’éducation chaque année offriront le rendement sur investissement auquel on est en droit de s’attendre. Et qui sait si cette nouvelle quête à l’échelle mondiale ne mettra pas au monde une prochaine génération d’entreprises de la trempe des Bombardier, SNC, CGI, CAE, Cirque du Soleil? Des entreprises dont nous aurons besoin plus que jamais pour prendre la relève de plusieurs secteurs qui sont en perte de vitesse et d’autres qui auront besoin d’un remontant du genre de celui que de telles entreprises peuvent apporter.

À suivre.